Michel Gey alias CORTEDUNE

CORTEDUNE : Celui qui crée ses tableaux dans sa tête

« J’ai eu une vie passionnante » Et, l’ayant écouté, je peux attester de la véracité de cette affirmation.

Raconter Michel Gey alias CORTEDUNE c’est entrer dans un monde à part, un monde parallèle, le monde de ce surhomme à qui deux heures de sommeil par nuit suffisent et qui affirme, lui qui mena de front un atelier d’ébénisterie et la peinture pendant des décennies « Je n’ai jamais travaillé » Car pas de pesant labeur pour lui juste l’expression de deux passions, art de vivre hautement philosophique.

Il vous dira encore, lui qui a suivi l’école des Beaux-Arts d’Avignon pendant 3 ans « La peinture ne s’apprend pas, ce n’est pas un dessin colorié, c’est toi découvre la couleur, c’est le sujet qui me disait peinds-moi » Dans le même esprit, lui le photographe aux centaines de clichés, vous dira que photo n’est pas croquis » « On prend une photo, le peintre accouche une peinture « 

Si vous lui demandez comment il peint, il va vous donner des exemples de moments de rencontres avec un sujet, ainsi pour les 22 arcanes du tarot de Marseille qu’il expose du 20 au 29 septembre dans le local de l’ancien Office de Tourisme de Valréas av Gal Leclerc, « Ce fut très long à entrer dedans… il y a 5 mois une toile qui n’allait pas… Et, soudain en 5 semaines, j’ai tout fait… Les tableaux sont tous peints dans ma tête« 

Ce grand artiste très bien quotté chez Drouot dessine depuis sa plus tendre enfance d’abord sur le moindre bout de papier, sur les marges des journaux, puis sur le petit cahier que son père, professeur d’ébénisterie à Avignon, lui achète à 9 ans, à l’encre de chine. M. Fustier directeur de l’école de Sorgues, en exposera deux au château de Brantes. La libération de la Provence, qu’il vous raconte avec force détails et anecdotes, un premier tournant dans sa vie, son père quitte l’enseignement pour renforcer l’entreprise créée par un oncle, c’est là auprès de lui, que Michel Gey apprend le métier d’ébéniste sans pour autant renoncer au dessin. Sa première toile sur un bout de contreplaque pris dans l’atelier de son père, il l’a peinte à 13 ans et à 14 ans il fait sa première vente dont le produit lui permet l’achat de son premier vélo avec lequel il va sillonner le territoire allant jusqu’au miroir aux oiseaux de Martigues (200 km semaine). En 1985, après quelques chamboulements familiaux il s’installe dans la ruine qu’il vient d’acheter à Bouchet, le Mas de la Baume, qu’il va lui-même restaurer tout en menant de front ébénisterie et peinture. Un de ses anciens ouvriers le met en relation avec Emmanuel David qui lui conseille de se trouver un nom plus parlant que Michel Gey. Cortedune, ancien nom de Courthézon (curtis construction et dunum hauteur), s’impose. De la petite chapelle de Travaillan, à la fresque monumentale pour l’ancien immeuble où a vécu Margueritte (la Traviata est SON opéra) il arrive un moment où il ne peut plus mener ébénisterie et peinture de front, son cœur penche pour la peinture, il liquide son entreprise en 1986, et le succès ne se dément pas d’exposition en exposition. Du Mas de la Baume son domicile et son atelier, il a fait par ailleurs un lieu d’échanges, de rencontre où il a plaisir à recevoir. On peut y admirer ses dernières toiles, cela va de soi, mais celles de quelque ami ou connaissance pour lesquelles il a eu un coup de cœur, écouter de la bonne musique, partager un excellent repas préparé par ses soins car notre artiste est un excellent maître queue.

CORTEDUNE la vision soleil du monde éclairant la grisaille ambiante.

Magali BONNY